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Cancérologie

Publié le 19 juin 2024Lecture 4 min

Les multiples facettes de l’ibode de chirurgie robot-assistée

Sylvie LE GAC, Courbevoie - D’après la communication de Céline Ritoit (Strasbourg)

La chirurgie robot-assistée requiert de nouvelles compétences. L’IBODE, qu’il ou elle soit circulant(e), instrumentiste ou aide opératoire, a un rôle prépondérant dans l’équipe de chirurgie robot-assistée. Ce rôle a été rappelé au congrès de la SCGP au cours de la journée dédiée aux infirmier(ère)s. La maîtrise de l’outil robotique est primordiale et l’expertise de l’IBODE est essentielle.

La chirurgie robotique est une chirurgie de précision. L’avantage de la chirurgie mini-invasive robot-assistée pour l’opérateur est une précision et une finesse du geste (limitation des délabrements et la dissection des tissus), la rapidité et l’ergonomie de cette technique chirurgicale. « Elle permet également l’atteinte de zones profondes, difficiles d’accès. Pour le patient, les avantages sont nombreux : récupération rapide, moins de risque d’infection, moins de douleur en postopératoire, une durée d’hospitalisation diminuée », a indiqué Céline Ritoit (Strasbourg). La chirurgie robotique crée également de nouveaux défis pour l’équipe du bloc opératoire tels qu’une réorganisation de la salle d’opération avec le matériel encombrant ainsi que de l’équipe autour du patient, obligeant également de changer la dynamique de la communication. « Les actions des IBODE au cours de la chirurgie robotique sont spécifiques », comme l’a expliqué C. Ritoit. • L’IBODE en chirurgie robotique doit réaliser différentes actions simultanément : après avoir ouvert la salle opératoire et vérifié le bionettoyage, les dispositifs médicaux et la surpression de la salle, il ou elle réalise le positionnement et la connexion des différents éléments du robot et des dispositifs médicaux (console chirurgicale, statif chirurgical, colonne vidéo, aspiration…) en fonction du type de chirurgie réalisée. L’IBODE effectue également la check-list robot, c’est-à-dire vérifier le bon fonctionnement de chaque élément (connexions, mobilisation des bras jusqu’à leur arrêt, l’inexistence d’un message d’erreur, transmission des images). L’IBODE accueille le patient, vérifie son identité. • L’IBODE circulant(e) actionne le déploiement des bras du robot pour la mise en place des champs stériles, les bras se mobilisent et s’écartent l’un de l’autre ; l’instrumentiste peut alors les housser stérilement. L’IBODE circulant(e) sélectionne sur l’écran les réglages adaptés à la chirurgie réalisée, positionne le robot sur la zone chirurgicale sur indications du chirurgien pour l’arrimage des bras aux trocarts et vérifie dans le même temps les points de contact du robot avec le patient pour éviter tout risque de lésion, de frottement ou de compression. En fin d’intervention, l’IBODE circulant(e) retire le chariot du robot avec prudence (après désapdatation des bras fixés sur les trocarts et retrait de l’optique), déhousse les bras du robot, assure le bionettoyage et le remisage de celui-ci, répertorie le nombre de vies restantes des pinces robotiques utilisées. • L’IBODE instrumentiste vérifie les dispositifs stériles associés à la chirurgie robotique et housse les bras du robot avec l’aide de l’infirmier(ère) circulant(e), puis réalise le changement de pinces robotiques en fonction du temps opératoire et sur demande du chirurgien. Ceci n’est possible que grâce à la connaissance des temps opératoires, en limitant la communication verbale et améliorant ainsi le déroulement de l’intervention. Enfin, l’IBODE répertorie le nombre de vie restantes de pinces robotiques utilisées en fin d’intervention. • L’IBODE aide-opératoire collabore et assiste le chirurgien tout au long de l’acte opératoire. Il ou elle réalise également le changement de pinces robotiques en fonction du temps opératoire et sur demande du chirurgien. Dans le cadre d’un protocole préétabli, daté et signé, il ou elle apporte une aide à l’exposition, à l’hémostase et à l’aspiration de la zone opératoire en cours d’intervention et en présence du chirurgien, et gère les aiguilles et les fils de suture. La chirurgie robotique requiert donc certaines compétences spécifiques en plus de savoirs conventionnels. Ces compétences s’acquièrent par une formation, qui doit être dispensée en amont, et renforcée par une pratique régulière permettant de consolider les acquis et de forger une expérience solide. « La chirurgie robotique perturbe les habitudes et modifie les règles de communication dans l’équipe. Il y a une transformation dans les échanges interpersonnels liés aux soins. La communication devient verbale et doit être sécurisée », a affirmé Céline Ritoit. Une des spécificités de la chirurgie robotique est la nécessité de mettre en place une communication sécurisée au sein de l’équipe opératoire, plus que pour toute autre chirurgie. « En effet, le chirurgien est isolé physiquement puisqu’il est sur la console séparé du reste de l’équipe, il perd le visuel de son environnement par sa concentration et perd donc la communication non verbale, a-t-elle expliqué. L’aide opératoire et l’instrumentiste sont, quant à eux (elles), isolé(e)s psychologiquement, réalisent des gestes hors du champ visuel de l’opérateur. » L’IBODE a, dans ce contexte, un rôle primordial afin de tenir le chirurgien informé de l’activité de l’équipe autour du patient. Il faut alors assurer au cours de l’intervention des échanges audio-intelligibles en garantissant un climat sonore en salle non délétère.

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