Publié le 19 juin 2024Lecture 2 min
ESMO 2023 | CBNPC de stades précoces - Les bénéfices de l’immunothérapie en périopératoire… et l’adjuvant ?
Sylvie LE GAC, Courbevoie
L’étude CheckMate 77T de phase III, randomisée, en double aveugle, démontre une survie sans événement significativement améliorée avec le nivolumab néoadjuvant plus une chimiothérapie suivie du nivolumab en adjuvant comparativement à la chimiothérapie et au placebo en adjuvant.
Selon les résultats intermédiaires de l'essai de phase III CheckMate 77T présentés lors d’une session présidentielle au congrès de l'ESMO 2023, le nivolumab néoadjuvant associé à une chimiothérapie suivie d'un nivolumab en adjuvant (n = 229) pendant un an a significativement amélioré la survie médiane sans événement (SSE, critère principal de jugement) par rapport à la chimiothérapie plus placebo en adjuvant (n = 232) (non atteint versus 18,4 mois ; risque relatif 0,58 ; intervalle de confiance [IC] à 97,36 % 0,42-0,81 ; p = 0,00025) avec un suivi minimum de 15,7 mois. L’essai a porté sur 461 patients atteints d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) résécable non traité de stade IIA-IIIB, dont 77 % ont subi une intervention chirurgicale définitive (figure).
© ESMO 2023
Les bénéfices de l'association nivolumab néoadjuvante plus chimiothérapie/nivolumab par rapport à la chimiothérapie/placebo ont également été observés dans les taux de réponse pathologique complète (pCR) (25,3 % contre 4,7 %, respectivement ; OR : 6,64 ; IC95% : 3,40-12,97) et pathologique majeure c’est-à-dire moins de 10 % de maladie résiduelle (35,4 % contre 12,1 %, respectivement ; OR : 4,01 ; IC95% : 2,48-6,49). Des événements indésirables (EI) liés au traitement de grade 3 ou 4 ont été observés chez 32 % des patients recevant le nivolumab plus chimiothérapie/nivolumab et chez 25 % de ceux recevant chimiothérapie/placebo.
Une autre présentation au congrès, sur l'essai KEYNOTE-671 avec le pembrolizumab périopératoire, a démontré pour la première fois un avantage non seulement pour une SSE prolongée, mais aussi pour la survie globale (HR 0,72 [IC95% : 0,56-0,93] ; p = 0,00517). Dans cet essai, les patients atteints d'un CBNPC résécable de stade II, IIIA et IIIB (T3-4N2) ont reçu du pembrolizumab ou un placebo plus une chimiothérapie à base de cisplatine suivie d'une intervention chirurgicale, puis d'un pembrolizumab ou d'un placebo en adjuvant.
Lors de la discussion, un congressiste a mentionné les résultats de l'essai CheckMate 816 qui avait montré une survie sans événement significativement plus longue et un pourcentage plus élevé de patients présentant une pCR lorsqu'ils recevaient du nivolumab néoadjuvant plus une chimiothérapie par rapport à une chimiothérapie avant la chirurgie, puis sans traitement ultérieur (N Engl J Med 2022 ; 386 : 1973-85). Remettant en cause le traitement adjuvant lorsqu’un traitement néoadjuvant a précédé la chirurgie. Pour Marina Garassino, « un nouvel essai comparant le traitement adjuvant au traitement non adjuvant chez les patients ayant déjà reçu un traitement néoadjuvant devrait être mené. Pour le moment, le traitement néoadjuvant devrait être envisagé chez tous les patients présentant une lésion résécable et l’adjuvant devrait être discuté individuellement, patient par patient ».
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